Les hasards de la vie professionnelle m’ont fait vivre une aventure particulière au début des années 2000. Jeune directeur de clientèle au sein du magazine Transfert et de son quotidien en ligne transfert.net, j’ai vécu avec passion l’émergence (et la chute) de ce que l’on appelait la nouvelle économie. Dans cette ambiance particulière, l’ensemble des salariés (journalistes, commerciaux, comptables) s’était liés d’une amitié forte qui, 15 ans après, perdure encore (une réunion des anciens a eu lieu il y a quelques jours encore). Aujourd’hui, ceux qui partagèrent cette aventure avec moi sont tous de grands journalistes, photographes ou directeurs artistiques, et certains sont même devenus des chefs d’entreprises, comme Vincent Trujillo, mon témoin de mariage, fondateur du magazine Le Monde de la Photo (http://www.lemondedelaphoto.com/) ou Walter Bouvais, qui fonda avec des anciens de Transfert justement le magazine Terra Eco et son site (http://www.terraeco.net/).
Voilà qui explique que moi, grand fan de bagnoles disposant si possible de plus de 4 cylindres, et par définition plutôt pollueuses, je suis un grand lecteur d’un magazine plutôt écologique. Paradoxal ? Pas tant que cela en fait, car si j’aime les voitures d’aujourd’hui et d’hier, je suis conscient qu’il faudra un jour passer à autre chose, à l’électrique peut-être (lire aussi : Tesla Model S) ? Ou à l’hydrogène (lire aussi : Toyota Mirai) ? Toujours est-il que c’est toujours avec intérêt que je lis Terra Eco, car loin du militantisme énervant de certains écolos, il s’agit ici d’un journalisme pointu et honnête qui permet de faire le tri parfois parmi toutes les désinformations des uns (écolos) ou des autres (industriels).
Bref, c’est avec plaisir que j’ai découvert hier un article qui me permet enfin d’aborder la question de la consommation des automobiles autrement que par le biais du logiciel tricheur de Volkswagen, affaire dont je me suis sagement tenu à l’écart pour éviter d’en dire trop ou pas assez ! On apprend donc sur Terra Eco que PSA vient de jeter un pavé dans la mare qui me fait bien plaisir, au risque de se faire regarder d’un drôle d’oeil par les autres constructeurs : joignant le geste à la parole, PSA a décidé de faire mesurer 3 de ses véhicules (une Peugeot 308, une Citroën C4 et une DS 3, toutes équipées de moteurs diesel 1.6 Blue Hdi 120) par des organismes indépendants (France Nature Environnement qui fait partie du réseau Transport et Environnement, et Veritas par dessus le marché), et dans des conditions réelles d’utilisation.
Ainsi, l’outil de mesure, indépendant du véhicule qui ne pouvait savoir qu’il était mesuré (et donc sans possibilité de mise en œuvre de « contre-mesures » du type du logiciel VW), permet d’obtenir une consommation réelle, surtout que le parcours était réel : 25,5 km en zone urbaine, 39,7 km en zone extra-urbaine, et 31,1 km sur autoroute. Résultat : une consommation supérieure aux annonces du constructeur de 45 % en moyenne pour ces 3 véhicules.
Alors bien sûr, rien de révolutionnaire là-dedans : voilà longtemps que tout conducteur un tant soit peu attentif à sa consommation sait que les annonces des constructeurs se vérifient rarement à la pompe. Les mesures annoncées par toutes les marques automobiles sont réalisées dans des conditions optimales, selon un protocole datant des années 70 ! Rajoutez à cela des petits logiciels truqueurs comme Volkswagen, et vous optenez des supers scores, tant en conso qu’en rejet de Co2 !
Ce qui me plaît dans cette affaire c’est qu’enfin, un constructeur s’engage à ne pas mentir à ses clients, et le fait savoir ! L’opération n’est pas si dangereuse commercialement, car chacun sait que toutes les consommations sont sous-estimées, et au contraire bénéfique en terme d’image : voilà une bonne manière d’instaurer à nouveau un lien de confiance entre marques et consommateurs.
Voilà en tout cas une belle manière de communiquer (même s’il ne faut pas être trop naïf, PSA est là pour nous vendre des bagnoles), et qui donne l’espoir que l’ensemble des constructeurs jouera (enfin) la transparence. C’est sans doute utopique, tant les enjeux sont grands : il faudra sans doute attendre que l’ensemble des constructeurs se mettent à niveau pour qu’ils acceptent de jouer le jeu qu’a initié PSA (qui se savait plutôt bon élève sur ce coup là). Affaire à suivre donc, mais bravo PSA !
A lire d’urgence, l’article de Terra Eco : Quand Peugeot et Citroën révelent la vraie consommation de ses voitures !
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